Par Claire Jones à Londres, Ben McLannahan à Tokyo et James Politi à Washington
Des « statistiques décevantes sur la croissance économique » pour l’Europe et le Japon ont « anéanti les espoirs que la reprise économique mondiale soit renforcée dans la deuxième partie de l’année. » La croissance en zone euro a faibli au troisième trimestre, progressant de 0,1% seulement contre un 0,3% enregistré au deuxième trimestre. Les chiffres surviennent une semaine après l’abaissement des taux de Banque centrale européenne en réponse aux craintes de défl ation. « La quasi-stagnation de l’économie en zone euro souligne la fragilité de la reprise et les dangers croissants d’une crise préjudiciable de défl ation dans la région », a déclaré Jonathan Loynes, chef économiste pour l’Europe chez Capital Economics . Lors du témoignage devant le comité sénatorial des banques, Janet Yellen, sélectionnée par le Président Obama pour remplacer Ben Bernanke en tant que chef de la Réserve fédérale (Fed) en janvier, a indiqué que l’économie américaine et le marché du travail américain opéraient « bien en deçà de leur potentiel » et devaient s’améliorer avant que la Fed ne réduise sa politique de stimulus monétaire. « Je considère qu’il est nécessaire de faire le maximum pour promouvoir une très forte reprise », a déclaré Mme Yellen. Et d’ajouter que les avantages du programme d’achat d’actifs de 85 milliards de dollars par mois de la Fed l’emportaient sur les coûts. Au Japon, le taux de croissance a été réduit de moitié lors du troisième trimestre, chutant à un taux annualisé de 1,9%. Cette chute est principalement due à une baisse de la consommation, et à un déclin des exportations. L’essor initial donné à l’économie par les politiques surnommées « Abenomics » - la tentative de la Banque du Japon de doubler les réserves d’argent de la troisième économie du monde - semble être parvenu au bout de son rouleau.
L’activité du second semestre de cette année avait été largement pressentie en termes de croissance des grandes économies avancées suite aux prévisions du Fonds monétaire international qui prédisaient une « accélération graduelle ». Les nouvelles d’un ralentissement en zone euro ont entamé quelque peu l’attrait d’un rebond plus tôt dans l’année qui a vu le bloc émerger d’une récession de 18 mois. Ses deux plus grandes économies ont vacillé au deuxième trimestre. L’Allemagne, la principale économie de la zone euro, a connu une croissance de seulement 0,3% lors des trois mois précédant septembre, tandis que l’économie de la France s’est contractée de 0,1% après avoir crû de 0,5% lors du dernier trimestre. La faible performance en France est particulièrement inquiétante par rapport à la durabilité d’une plus large reprise en zone euro. Bruxelles avait proclamée en août avoir commencé à justifi er sa réponse à la crise de l’austérité et aux réformes structurelles. Le blâme des mauvais résultats a été imputé à la faiblesse du commerce pour la France et l’Allemagne - un jour après l’accusation par Bruxelles de la principale économie de la zone euro d’avoir nui à l’économie du bloc par ses excédents d’exportation. La décélération au Japon a suivi un premier semestre boosté par le stimulus économique, lorsque les trois moteurs - consommation, investissement et exportations – ont permis de produire une croissance en glissement trimestriel de 4,3% au cours des trois premiers mois et de 3,8% dans le second. La croissance devrait reprendre aux Etats- Unis, mais pas au même rythme que les responsables de la Fed avaient espéré plus tôt dans l’année lorsqu’ils avaient lancé l’idée de réduire sa politique de stimulus monétaire